Droit de réponse (réponse aux arguments contre la burqa)

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Que la paix soit avec vous, chers lecteurs.

L’actualité m’oblige à prendre ma plume afin de répondre à une nuée d’informations, concernant ma relation avec mon épouse. Je me présente : je suis le barbu, mari de la femme qui porte le niqab, si largement décrit ces derniers temps à travers les médias de la France entière, je sais que beaucoup parmi vous attendent que je réponde. Je suis donc avec vous pour parler de la tenue vestimentaire de ma tendre et chère épouse, le repos de mon cœur meurtri.


J’ai lu que certains parmi vous pensent que, via une énorme pression morale, voire physique, je forcerai ma dulcinée à porter un habit qui ne lui plairait que moyennement. Désolé, messieurs et mesdames, mais je suis au regret de vous annoncer qu’elle le porte librement et que lorsqu’elle me demande mon avis sur la question, je luis dis « Ma chérie, fais ce qui te semble le mieux pour ta foi, si tu t’en trouves renforcée, alors fais-le et sinon abstiens-toi. »


J’ai aussi lu que le niqab, n’a rien de religieux et serait une invention des barbus, pour contraindre leurs épouses, par un mariage peut-être forcé, à une domination du mâle sur la femelle (si ma femme m’entendait !). Alors remettons les choses à leur place, la religion est une science qui a ses savants, et quiconque recherche la vérité sincèrement, ira à la source du droit en Islam : Le Coran et la Sounna. Le Coran est bien connu, n’y revenons pas, plusieurs versets y font référence mais sans décrire le fait de cacher le visage. La jurisprudence du port du niqab se trouve aussi dans la Sounna, à savoir, des récits rapportés et authentifiés à différents degrés. Le plus haut degré d’authenticité est « authentique », il ne contient que des récits authentifiés au plus haut niveau possible. Voici un récit, et ils sont nombreux, faites vous votre idée vous-même sur l’existence ou non du port du niqab en Islam :

La narratrice est, Aïcha, une épouse du Prophète سلى الله عليه و سلم : “Alors que j’étais ainsi assise, je fus gagnée par le sommeil et m’endormis. Pendant ce temps, Safwân ibn Al-Mu’attal, qui restait en retrait par rapport à l’armée, s’était mis en route dans la dernière partie de la nuit. Il arriva près de l’endroit où je me trouvais au petit matin. Il vit une forme humaine allongée et s’approcha. Il me reconnut car il avait vu mon visage avant l’obligation du voile sur celui-ci. Il prononça alors la formule de l’istirjâ’ [formule que l’on dit en cas de malheur]. Je fus réveillée au son de cette formule. Je cachai alors immédiatement mon visage par le moyen de mon voile


J’ai lu aussi que le niqab de ma femme serait une provocation, préméditée, politique… Je vous le dis le plus sincèrement du monde, si ma femme pouvait vivre sans qu’aucun ne sache qu’elle existe, excepté sa famille proche, et mourir ainsi, elle le ferait. Elle n’a de but que de plaire à son seigneur, sans provoquer quiconque, et si cela est le cas, et je peux concevoir que cela l’est vu la distance qui sépare nos notions respectives de la pudeur, elle en est désolée. Mais elle n’y renoncera que lorsqu’elle sera convaincue, qu’elle ne peut plus le porter, par des gens de science, qui, preuves à l’appui, lui démontreront, que lorsqu’une loi est votée dans le pays ou tu vis, tu n’as de choix que de la respecter ou d’en partir vers une terre plus clémente.


J’ai lu aussi que beaucoup se sentaient mal à l’aise, à la vue du niqab de mon épouse. J’en suis sincèrement désolé, et je comprends leur sentiment. Je ressens cette même gêne à la vue de femmes, moins pudiques que mon épouse dans leur apparence et de certains hommes aussi. Alors que faire ? Vous votez une loi contre ma femme et je vote une loi contre la vôtre ? Ne préférez-vous pas tolérer ma femme dans l’espace public et que je tolère la vôtre dans ce même espace ? Nous ne nous inviterons peut-être pas à diner tous les soirs et peut-être ne deviendrons-nous pas les meilleurs amis du monde, mais l’on peut au moins se tolérer en se croisant dans la rue. Quant à l’invitation à diner, je ne suis pas celui qui la refuserait.


J’ai lu aussi que certains parmi mes compatriotes aimeraient me voir rentrer dans mon pays, et encore une fois, j’en suis fort désolé mais cela ne va pas être possible. Mon pays est la France, doux pays de mon enfance, je luis dois mon éducation, et avec, une grande partie de celui que je suis aujourd’hui. 


J’ai lu encore beaucoup de choses, mais je ne peux répondre à toutes, j’en suis désolé…

Sommes –nous condamnés à combattre nos cultures au nom de nos idéaux ou peut-on construire une société dont la force serait la tolérance, dans la limite de la liberté de l’autre ?

 

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Publié dans ALLAH

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